Les phénomènes toujours visibles
Les grains de Baily
Dans la dernière minute de
partialité la dernière portion de Soleil visible coincée
entre les bords circulaires du Soleil et de la Lune prend la forme d'un
mince croissant. Comme le milieu est plus épais que les pointes,
le croissant nous paraîtra plus éblouissant en son milieu
et nous verrons un éclat très brillant au milieu d'un morceau
d'anneau d'où le nom de bague de diamant.
Mais lorsque le croissant sera encore
plus réduit, la bague va se couvrir de nombreux petits diamants.
En effet, le disque de la Lune n'est pas parfait, le limbe comporte
des vallées et des crêtes dûes aux cratères
présents à la surface de la Lune et vus de profil. Et lorsque
la Lune recouvre pratiquement tout le Soleil, la lumière peut encore
nous parvenir en traversant ces vallées faisant apparaître
des points lumineux sur le bord de la Lune.
La chute de température
La température de la Terre
est maintenue grâce à l'apport de lumière par le Soleil.
En effet, la lumière transporte de l'énergie qui peut
être transformée en chaleur. Il suffit de rester quelques
instants au Soleil en été pour s'en convaincre. Ensuite la
chaleur est diffusée par l'air aux endroits à l'ombre, ce
qui tend à uniformiser la température. Mais la chaleur reste
évidemment plus intense sous le rayonnement direct du Soleil qu'à
l'ombre. Aussi dès que la lumière baisse, la température
va baisser pour rejoindre celle de l'ombre voire descendre encore plus
bas.
Le contraste des ombres
Imaginons une source de lumière
suffisamment petite pour être considérée comme ponctuelle,
éclairant un objet. L'objet arrête la lumière derrière
lui et créé ainsi deux zones, l'une avec de la lumière,
l'autre sans, que l'on peut facilement voir sur un écran. Le passage
entre la zone claire et la zone d'ombre est très brutal, le contraste
de l'image de l'objet est très grand. Cela revient à dire
que l'image à une grande netteté.
Ajoutons une deuxième source
de lumière ponctuelle. Elle aussi va former une image nette de l'objet
sur l'écran. mais la superposition de ces deux images décalées
va former une image moins nette. Il y a en effet toujours les zones d'ombre
et de lumière, mais une troisième zone est apparue. Il s'agit
de la pénombre qui est la superposition de l'ombre formée
par une des sources et de la lumière issue de l'autre source. Ici
le passage entre l'ombre et la lumière est moins brutal et dépend
de l'espacement entre les deux sources. Le contraste et la netteté
diminuent.
Plus l'espacement entre les sources
augmente, plus l'image perd en contraste et devient floue. A l'inverse,
une source de lumière large comme le Soleil va donner une
image floue de l'objet qui va devenir plus nette à
mesure que le Soleil devient moins large et que l'espacement entre
les sources extrêmes diminuent. Aujourd'hui, le faible contraste
est facile à constater en observant l'ombre d'un feuillage.
Les reflets scintillants
L'origine de ce phénomène est la même que ci-dessus.
La lumière tombant sur l'eau est en partie réfléchie
comme sur un miroir. Deux sources ponctuelles vont envoyer et être
réfléchies dans des directions légèrement différentes,
mais l'angle qui les sépare reste le même après réflexion
sur l'eau. Ainsi lorsque nous voyons un reflet sur l'eau, nous le voyons
aussi large que le Soleil dans le ciel. Le reflet est bref car la
surface de l'eau est agitée et le "miroir" tourne sur lui-même.
De temps en temps, la lumière est réfléchie dans notre
direction. Mais quand le Soleil caché par la Lune devient moins
large, le reflet devient lui aussi moins large et apparaît plus
brièvement.
La lumière de l'horizon
On s'attend pendant une éclipse
à ce que l'obscurité soit totale. Ce serait effectivement
le cas si la lumière ne suivait que les lois de l'optique géométrique.
Mais autour de la Terre la lumière va rencontrer l'atmosphère
et va être diffusée dans toutes les directions dont
la nôtre derrière l'ombre de la Lune.
La situation est comparable à une voiture circulant de nuit dans
le brouillard. Vous êtes sur le bord de la route derrière
un mur qui vous masque la voiture. Vous ne pouvez pas voir la lumière
directement issue des phares mais grâce au brouillard qui renvoie
une partie de la lumière sur les côtés, cette lumière
vous parvient.
Évidemment dans la direction du Soleil et autour, le ciel est sombre
car aucun rayon de lumière n'y parvient directement (1). Mais plus
vous regardez vers l'horizon, plus vous avez devant vous de l'atmosphère
susceptible de diffuser la lumière vers vous (2). Aussi l'horizon
est assez lumineux et cet effet est valable dans toutes les directions.
Bien sûr, il est plus sensible dans la direction où le bord
de l'ombre est le plus proche de vous (3). Aussi l'aspect de l'horizon
change pendant la totalité. Au milieu, l'horizon est aussi lumineux
dans toutes les directions donnant l'impression que le Soleil va surgir
de partout à la fois. L'angle de diffusion dépendant de la
couleur, l'horizon est rouge et le ciel devient bleu sombre en s'approchant
du Soleil donnant une lumière proche de celle d'un couvher de Soleil.
Les phénomènes possibles
Les ombres volantes
Ce phénomène est tributaire
de l'état de l'atmosphère pendant l'éclipse. Il est
dû à la turbulence de l'air qui va jouer sur l'angle
de réfraction de la lumière à travers l'atmosphère.
Celle-ci est formée de couches superposées dont la densité
et la température varient avec l'altitude. Or l'indice de réfraction
dépend de ces grandeurs, aussi d'une couche à l'autre, un
rayon de lumière incliné par rapport à la verticale
est dévié.
Si l'atmosphère est stable, la trajectoire de la lumière
est bien déterminée et fixe. La lumière atteint toujours
le même point et semble toujours provenir de la même direction.
Mais si l'atmosphère est agitée, la surface séparant
deux couches est déformée et la lumière incidente
est réfractée dans une autre direction. Elle ne parvient
plus au même point pour qui la source de lumière semble tarie
ou atténuée. Si la source est étendue, l'effet n'est
pas sensible car chaque point de la source peut être compensé
par le même effet issu des autres points. L'image semble simplement
moins nette. Par contre, si la source est ponctuelle, l'effet est très
sensible et porte le nom de scintillement.
Dans le cas du Soleil qui est une
source étendue, on ne remarque par cet effet à moins de faire
de l'imagerie à grande résolution. Mais pendant une éclipse,
le Soleil devient de moins en moins étendu et le scintillement peut
apparaître. Comme le Soleil même réduit est une source
très intense, on peut voir la lumière déviée
sur une surface claire et l'ombre résultante. L'état de l'atmosphère
changeant continuement, ces zones claires et sombres vont changer de formes,
donnant l'impression d'un déplacement des ombres.
Les protubérances
On ne les aperçoit pas à
chaque éclipse car c'est un phénomène transitoire
qui peut prendre toute les tailles de la plus minuscule à la plus
gigantesque. Il s'agit de projections de matière issues de
la surface du Soleil et prisonnièrent du champ magnétique.
On peut en trouver devant le Soleil qui apparaissent alors sous forme de
filaments sombres absorbant la lumière venant du Soleil, et sur
le côté d'aspect brillant comparé à l'arrière
plan qui diffusent la lumière.
Les taches solaires
Elles manifestent l'activité
du Soleil qui suit un cycle de onze ans. Au minimum d'activité,
on n'en trouve aucune à la surface du Soleil et la couronne est
réduite à des jets entourant l'équateur. Au maximum,
il peut y avoir de nombreuses taches mais celles-ci peuvent momentanément
être cachées derrière le Soleil ou être absentes.
La couronne est alors étendue à toutes les latitudes. Ce
sont des zones de la surface du Soleil qui sont légèrement
plus froides, entre 3000 et 4000K, donc qui ne rayonnent pratiquement pas
dans le spectre visible et nous paraissent noires. Le champ magnétique
y est nettement plus intense que sur le reste du soleil ce qui doit perturber
la convection et causer la baisse de température.