La couronne est formé de gaz ionisé très peu dense comme nous le prouvent les étoiles visibles à travers elle. Ce gaz soumis au champ magnétique solaire forme, comme la limaille autour d'un aimant, des filaments, jets et autres mèches qui nous renseigne sur la structure du champ. Tout ce passe comme si on observait des trombones soumis à un aimant caché sous une table. Le mouvement des trombones nous renseignerait sur celui de l'aimant.
On pense que ce champ serait dû à des mouvements convectifs à la surface du Soleil. Or la convection est entretenue grâce au transport de chaleur depuis le centre du Soleil. Dans les années trente on a compris par une autre approche que le Soleil tirait son énergie des réactions thermonucléaires de fusion, mais la combinaison de plusieurs approches permet d'affiner notre connaissance de la structure interne de notre étoile.
Lorsque l'on sait que notre vision
de l'univers est principalement soutenue par notre connaissance des étoiles
et que celle-ci profite de ce que l'on peut savoir sur le Soleil, on comprend
tout de suite l'importance des observations du Soleil.
Ces étoiles noyées dans la couronne sont encore plus difficiles à étudier mais il est très facile de mesurer leur position. En la comparant à celle prise dans de meilleures conditions, on peut déterminer si la présence du Soleil à proximité de ces étoiles à un effet.
C'est justement ce qu'attendait Albert Einstein en mettant au point sa théorie de la relativité générale. Elle prédit que à proximité d'une grande masse, la lumière ne se propage plus en "ligne droite" mais est déviée, donnant l'impression à un observateur sur Terre que la lumière vient d'une autre direction et que l'étoile s'est déplacée.
En 1919, pour l'éclipse du 29
Mai, deux expéditions furent montées par le physicien Eddington
à Sobral et dans l'île de Principe dans la but de prendre
des photographies des étoiles entourant le Soleil ( il s'agissait
des Hyades ). Les résultats confirmèrent de façon
éclatantes que la mécanique classique devait être rejetée
au profit de la relativité générale. Or celle-ci est
beaucoup plus apte à décrire l'Univers dans son ensemble.
L'intérêt vient des problèmes
de calendriers qui n'ont cessé de changer au cours des siècles
et de la succession des civilisations. Il est toujours difficile d'accorder
deux calendriers dont le nombre de jours dans l'année est différent,
et dont les règles définissent le début de l'année,
la longueur de l'année, les cycles ( siècles, ... ) et les
fêtes. Penser au calendrier révolutionnaire avec ses semaines
de dix jours, ou à la révolution d'Octobre qui a eu lieu
en Novembre ! Nous pouvons connaître la date et l'heure exacte dans
notre calendrier actuel et la confronter à celle donnée dans
le document. Cela permet de les ajuster ensemble et de vérifier
les règles de ce calendrier antique.
Il y a quantité d'autres utilisations
des éclipses de Soleil, par exemple pour mieux connaître la
forme du limbe de la Lune. On peut retenir toutefois que depuis l'invention
par Bernard Liot du coronographe qui permet de créer des éclipses
artificielles, et surtout depuis l'essor de l'astronomie spatiale avec
en particulier le satellite SoHO, les éclipses n'ont pratiquement
plus aucun intérêts en astronomie. Il reste toujours les archéologues
mais pour combien de temps ? Toutefois à une époque où
il faut faire des dizaines de kilomètres pour voir un ciel pur comme
pouvait le voir nos parents et où la pollution lumineuse empêche
tout citadin de (sa)voir ce qu'est une étoile, il est bon qu'un
phénomène astronomique qui n'a que faire de nos vies trépignantes
vienne nous remettre à notre place, La dernière chose que
pourrait encore nous apporter une éclipse, et peut-être pour
longtemps, ne serait-elle pas le rêve et l'étonnement de notre
enfance ?